On connaissait le grillon du foyer, voici maintenant le grillon du palais. Celui de votre bouche car les insectes pourraient bien un jour remplacer la viande dans nos assiettes. La startup JIMINI’S a lancé la première gamme apéritive d’insectes comestibles : des criquets et des vers de farine. Une idée originale pour apporter une touche réellement insolite à votre Halloween.

Criquet, sauterelle, grillon, ver de farine… Si elle est courante au Mexique, en Afrique, Chine et dans le bassin amazonien, leur consommation reste méconnue voire boudée en Occident. L’Organisation Mondiale de la Santé recense pourtant près de 2000 espèces d’insectes comestibles sur la planète. En France, les insectes entiers et les préparations à base d’insectes sont considérés comme de nouveaux aliments depuis janvier 2018.

Une idée Croustillante

Ils sont une source inépuisable de nourriture à ne pas négliger dans l’avenir. Une évidence pour Clément Scellier, co-fondateur en octobre 2012 de la société JIMINI’S. Pour le jeune entrepreneur de 31 ans, les manger constitue une alternative pour pallier une potentielle pénurie de protéines animales dans le monde. Mais pourquoi attendre si longtemps et se priver de cette  nourriture saine et bienfaisante pour l’homme ? Avec son associé, Bastien Rabastens, il entend remettre les insectes dans nos assiettes en essaimant le concept en Europe via une filière alimentaire, qui respectera l’environnement et générera de nombreux emplois à la clé.

Nous préparons de façon artisanale des insectes entiers, cuisinés dans notre atelier près d’Evreux et qui croustillent sous la bouche parce qu’ils sont déshydratés. C’est très sympa pour l’apéritif et ça change des chips et des cacahuètes.

Une dizaine de grillons, c’est l’équivalent d’un steak de 100 à 120 grammes de bœuf

Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin nutritionniste

L’entomophagie au goût du jour

Car ces petites bêtes sont les champions incontestés de la reconversion énergétique. Il leur faut très peu de nourriture, d’eau et d’espace pour se développer et ils n’émettent pratiquement pas de gaz à effet de serre. Ce qui est loin d’être le cas pour l’élevage animal. Alors qu’il faut 22 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de boeuf, il n’en faut que 2 pour produire un kilo de protéines d’insectes. Autre avantage, ils se reproduisent rapidement et en grande quantité.

Un insecte est à 80 % comestible contre 40 % pour un bœuf. Donc déjà moins de gaspillage. Côté nutrition, il y a 63 % de protéines dans un grillon contre 55 % chez le bœuf et 25 % pour le poulet. On y trouve aussi des vitamines, comme la fameuse B12 peu présente dans les végétaux ; des minéraux, comme le fer, des acides aminés et des fibres.

 

Clément Scellier, co-fondateur

et fourmidirecteur général de JIMINI’S

Un marché qui a des ailes

La startup française emploie une trentaine de personnes et ses préparations culinaires, salées comme sucrées, ont déjà fait mouche au Royaume Uni, en Belgique, Espagne, aux Pays-Bas et, depuis 2019, en Allemagne.

On pourra butiner ses produits sur son site, mais également dans les épiceries fines et les grands magasins.

Les insectes étant en quelque sorte les cousins des crustacés, ils contiennent les mêmes allergènes. Donc, si vous êtes allergiques aux crustacés, n’en mangez pas.