Dix ans après sa sortie, Tintin et le secret de la licorne devrait avoir une suite, toujours à l’initiative du duo Peter Jackson-Steven Spielberg et avec l’accord des éditions Casterman et Moulinsart SA. La durée pour réaliser un film d’animation 3D de ce niveau nécessitant pas moins deux ans, le nouvel opus des aventures du reporter du Petit Vingtième ne devrait pas sortir sur les écrans avant 2022.
La logique voudrait que ce soit Le trésor de Rackam-le-Rouge, mais rien n’est moins sûr car le secret est bien gardé outre-Atlantique et les deux réalisateurs sont connus pour aimer surprendre leur public. En attendant cet événement, flash-back sur une vraie star de cinéma.
Source inépuisable d’inspiration
Héros de vingt-quatre albums traduits dans le monde entier – le premier datant de 1930 et le dernier de 1986 – Tintin a réussi l’exploit de captiver quatre générations. Il demeure l’un des personnages les plus célèbres du monde de la bande dessinée, en même temps que l’archétype absolu du journaliste enquêteur.
Hergé a été bercé dans sa jeunesse par le cinéma muet et les films burlesques américains. Ses bandes dessinées adoptent un découpage cinématographique, avec des scénarios comportant des courses-poursuites en voitures, des gags en tous genres, dignes de Buster Keaton ou du duo Laurel et Hardy, avec beaucoup d’action et de rebondissements, un clin d’œil à Hitchcock.
Avec plus ou moins de bonheur, plusieurs cinéastes se sont naturellement inspirés de ses aventures : Podalydès, Resnais, Polanski, Jeunet, de Broca, Poiré, Sfar… Et si le personnage d’Indiana Jones a un petit air de ressemblance avec Tintin (houppette en moins, chapeau et fouet en plus), Spielberg a affirmé pourtant ne pas connaître l’œuvre d’Hergé lors de la création de son intrépide professeur-archéologue.
La première adaptation de Tintin à l’écran remonte à 1947. Elle a été réalisée par Claude Misonne, avec des marionnettes en chiffon (Le crabe aux pinces d’or, 1947) et présentait un charme attachant.
Par la suite, les péripéties du célèbre reporter n’ont jamais été bien adaptées. Tintin et le mystère de la Toison d’or (J-J Vierne, 1961) et Tintin et les oranges bleues (Philippe Condroyer, 1964) ne sont pas des réussites, bien que l’interprétation de l’instituteur Jean-Pierre Talbot (son vrai métier) ne soit pas dénuée d’intérêt et qu’il ait été, finalement, le seul et unique Tintin en chair et en os jamais porté à l’écran.
Quand Bébel a mouillé la chemise
Le seul hommage vraiment digne de Tintin au cinéma a été L’homme de Rio (1964), film de Philippe de Broca mené tambour battant par un Jean-Paul Belmondo en pleine forme. En plus de la French touch, les références tintinophiles sont nombreuses et, pour une fois, plutôt heureuses. D’inspiration très libre, ce film regorge d’action, d’humour, d’exotisme, de mystère, et se déguste comme une bande dessinée, fluide et limpide. Avec une touche féminine en plus, ce qui ajoute encore à son charme.
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